L’Assemblée nationale a adopté jeudi le premier budget du quinquennat Macron. Neuf députés de la majorité s’expriment dans cette tribune sur l’AEFE suite au débat sur la Loi de Finances 2018.
Tous issus de la société civile, nous nous sommes engagés dans la vie politique sans autre intérêt que de transformer notre pays. Suite au débat budgétaire qui s’est tenu au Parlement, il nous parait indispensable de vous rendre compte de nos actions et de notre vision de l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger.
La France bénéficie d’un réseau unique au monde qui permet à des milliers d’élèves de tous les horizons de bénéficier d’un enseignement en français de valeur portant l’ambition universelle de la France aux quatre coins de la planète. Comme tous les Français qui résident à l’étranger, nous en sommes fiers.
Alors que l’ancienne majorité avait voté d’importantes baisses de budget de l’AEFE, le Président Macron, conscient de ce formidable atout dans la mondialisation, a rappelé sa volonté de sanctuariser ce budget. Le budget 2018 sera d’ailleurs en légère hausse passant à 398 millions d’euros d’engagements. Si l’on rajoute les 110 millions d’euros consacrés aux bourses scolaires, c’est, en tout, plus d’un demi-milliard d’euros par an que tous les contribuables français investissent dans l’enseignement français à l’étranger, premier moyen d’influence dans le monde.
Ces investissements ont un coût et nous partageons la volonté du Gouvernement et la nécessité de restructurer en profondeur les moyens de l’État pour rentrer dans un processus vertueux de rationalisation des moyens publics et de responsabilisation des agences de l’État.
Depuis un certain nombre d’années, l’AEFE fait face à des déficits structurels : la Cour des Comptes a d’ailleurs rappelé la nécessité d’une amélioration de la gouvernance et de la gestion de l’AEFE.
Dans ce contexte, chacun doit faire face à ses propres responsabilités. Il nous incombe à nous, députés de la majorité, de proposer des solutions réalistes garantissant un véritable avenir pour notre réseau solide, durable et efficace.
C’est pour ces raisons que nous n’avons pas voté les amendements déposés par les Sénateurs qui laissaient croire qu’il était possible de récupérer 30 millions d’euros contre l’avis du Gouvernement. Cela aurait envoyé un message contraire à l’esprit de responsabilité demandé à l’Agence pour se réformer et encourager des solutions innovantes, notamment en matière de financement.
Ainsi, Paula Forteza, au nom des députés des Français de l’étranger, a interpellé le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, durant les Questions au Gouvernement, pour rappeler notre attachement au réseau de l’AEFE. Nous avons donc souhaité porter une voix alternative qui permettrait de maintenir l’aide à la scolarité avec un amendement augmentant de 3 millions d’euros le budget des bourses scolaires que nous avons finalement décidé de retirer, suite aux engagements du gouvernement d’utiliser la soulte de 10 millions d’euros si nécessaire. Nous l’avons complété d’un autre amendement répondant aux besoins de formation continue et de certifications des enseignants en contrat local.
Car, au-delà du débat budgétaire, c’est bien une transformation de notre réseau que nous souhaitons porter ! Et nous aspirons à aider l’AEFE à répondre à ses défis sans passer systématiquement par une augmentation de la dépense publique qui conduirait irrémédiablement notre système à sa perte.
Il nous faut, ensemble, repenser ce réseau d’influence et lui fixer des objectifs ambitieux et réalistes. Parmi ceux-ci, nous considérons que l’universalité, le développement du réseau et le soutien à la mixité sociale par un meilleur accès aux bourses sont les trois axes principaux qui guideront notre action.
Pour mener cette transformation, le Gouvernement nous a confié une mission parlementaire afin d’engager une réflexion profonde sur le fonctionnement de l’Agence. Nous lancerons une consultation dans les prochaines semaines afin d’évaluer l’Agence et ainsi permettre à tous nos concitoyens de nous aider à moderniser l’AEFE. Vous pourrez de ce fait nous aider à sauver l’enseignement français à l’étranger.
Roland LESCURE, député de la 1ere circonscription des Français de l’étranger
Paula FORTEZA, députée de la 2e circonscription des Français de l’étranger
Alexandre HOLROYD, député de la 3e circonscription des Français de l’étranger
Pieyre-Alexandre ANGLADE, député de la 4e circonscription des Français de l’étranger
Samantha CAZEBONNE, députée de la 5e circonscription des Français de l’étranger
Joachim SON-FORGET, député de la 6e circonscription des Français de l’étranger
Frédéric PETIT, député de la 7e circonscription des Français de l’étranger
Amal Amélia LAKRAFI, députée de la 10e circonscription des Français de l’étranger
Anne GENETET, députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger.
Source : lepetitjournal.com article du 22 décembre 2017