La réforme du bac ne fait pas l’unanimité. Entre des mouvements de grèves des enseignants et d’autres actions menées dans les lycées, la grogne reste importante. Le ministre de l’Éducation nationale, lui, garde le cap. Des enseignants se disent prêts à perturber les épreuves du bac.
« Le bac… Le bac, c’est notre levier. Si on peut éviter de l’utiliser, on le fera, mais… » Ce professeur du nord de la France n’avait jamais été aussi mobilisé. Jamais il n’avait autant utilisé les leviers de la grève et des actions coups de poing. Jamais. Mais cette fois c’est différent.
La réforme du lycée le met en colère. Il en veut au ministre Jean-Michel Blanquer. Il est inquiet pour les élèves. « J’ai un métier que j’aime, qui commence à me peser, mais que j’aime. Je fais ce métier-là pour aider tout le monde et aider les élèves fragiles à relever la tête. Les élèves, ce sont notre occupation première. »
« Nous sommes pour une réforme mais pas avec ce calendrier »
La réforme du lycée, c’est celle qui va toucher les actuels élèves de seconde à partir de la rentrée prochaine. Même dès cette année en réalité car ils doivent choisir trois spécialités, parmi une liste de douze, en vue de l’année de première (puis deux en terminale).
Le programme d’enseignement du tronc commun va aussi changer. « Nous sommes pour une réforme du lycée. Mais pas avec ce calendrier précipité et sans prise de considération des remontées du terrain », pointe Arnaud*, le professeur d’histoire-géographie d’un lycée du Nord.
Dans cette réforme, de nombreux points font bondir les enseignants. À la question d’une plus grande égalité des chances des élèves, ils répondent l’inverse.
« Chaque lycée n’aura pas l’obligation de proposer un nombre minimum de spécialités. Le degré de liberté des élèves sera donc fonction de leur lieu de vie… », indiquent des enseignants du lycée Clémence Royer à Fonsorbes (Haute-Garonne), qui sont très mobilisés et qui ont créé leur site Internet « Sauvons les lycées ».
À Brest, une mère de famille racontait même se battre pour l’obtention de la spécialité « numérique-sciences informatiques » au lycée de l’Harteloire..
Déjà de nombreuses actions menées
Les suppressions de postes et l’augmentation du nombre d’élèves par classe sont un autre point de crispation. Comme la disparition des mathématiques en tant que matière dans le tronc commun pour ne demeurer qu’une spécialité.
« La spé maths, c’est l’équivalent d’une 1re S plus poussée. Aujourd’hui, des élèves se noient dans les choix. Doivent-ils le prendre ou non ? Ils font des choix déterminants, reprend Arnaud. Puis les changements de programme, ça met toujours les gens sous pression. Si cela se met vraiment en place l’année prochaine, ce sont des tonnes de cours à préparer, assurer l’organisation des partiels… On va être noyés. »
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, de nombreux enseignants se sont mis en grève, à plusieurs reprises, depuis la fin d’année 2018. Des rassemblements ont aussi été organisés dans les grandes villes comme samedi 18 mai. Ils étaient 5 000 enseignants à Paris contre les réformes Blanquer.
Des actions 20/20 où les élèves se voyaient attribuer les notes maximales ont été menées comme la démission des professeurs principaux ou l’occupation des lycées la nuit. La perturbation du bac pourrait être la prochaine étape. À Nantes, des professeurs viennent de brandir la menace.
La réforme du bac ne fait pas l’unanimité. Entre des mouvements de grèves des enseignants et d’autres actions menées dans les lycées, la grogne reste importante. Le ministre de l’Éducation nationale, lui, garde le cap. Des enseignants se disent prêts à perturber les épreuves du bac.
« Le bac… Le bac, c’est notre levier. Si on peut éviter de l’utiliser, on le fera, mais… » Ce professeur du nord de la France n’avait jamais été aussi mobilisé. Jamais il n’avait autant utilisé les leviers de la grève et des actions coups de poing. Jamais. Mais cette fois c’est différent.
La réforme du lycée le met en colère. Il en veut au ministre Jean-Michel Blanquer. Il est inquiet pour les élèves.
« J’ai un métier que j’aime, qui commence à me peser, mais que j’aime. Je fais ce métier-là pour aider tout le monde et aider les élèves fragiles à relever la tête. Les élèves, ce sont notre occupation première. »
« Nous sommes pour une réforme mais pas avec ce calendrier »
La réforme du lycée, c’est celle qui va toucher les actuels élèves de seconde à partir de la rentrée prochaine. Même dès cette année en réalité car ils doivent choisir trois spécialités, parmi une liste de douze, en vue de l’année de première (puis deux en terminale).
Le programme d’enseignement du tronc commun va aussi changer. « Nous sommes pour une réforme du lycée. Mais pas avec ce calendrier précipité et sans prise de considération des remontées du terrain », pointe Arnaud*, le professeur d’histoire-géographie d’un lycée du Nord.
Dans cette réforme, de nombreux points font bondir les enseignants. À la question d’une plus grande égalité des chances des élèves, ils répondent l’inverse.
« Chaque lycée n’aura pas l’obligation de proposer un nombre minimum de spécialités. Le degré de liberté des élèves sera donc fonction de leur lieu de vie… », indiquent des enseignants du lycée Clémence Royer à Fonsorbes (Haute-Garonne), qui sont très mobilisés et qui ont créé leur site Internet « Sauvons les lycées ».
À Brest, une mère de famille racontait même se battre pour l’obtention de la spécialité « numérique-sciences informatiques » au lycée de l’Harteloire. Les lycées proposeront en moyenne sept spécialités sur les douze existantes.
Déjà de nombreuses actions menées
Les suppressions de postes et l’augmentation du nombre d’élèves par classe sont un autre point de crispation. Comme la disparition des mathématiques en tant que matière dans le tronc commun pour ne demeurer qu’une spécialité.
« La spé maths, c’est l’équivalent d’une 1re S plus poussée. Aujourd’hui, des élèves se noient dans les choix. Doivent-ils le prendre ou non ? Ils font des choix déterminants, reprend Arnaud. Puis les changements de programme, ça met toujours les gens sous pression. Si cela se met vraiment en place l’année prochaine, ce sont des tonnes de cours à préparer, assurer l’organisation des partiels… On va être noyés. »
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, de nombreux enseignants se sont mis en grève, à plusieurs reprises, depuis la fin d’année 2018. Des rassemblements ont aussi été organisés dans les grandes villes comme samedi 18 mai. Ils étaient 5 000 enseignants à Paris contre les réformes Blanquer.
Des actions 20/20 où les élèves se voyaient attribuer les notes maximales ont été menées comme la démission des professeurs principaux ou l’occupation des lycées la nuit. La perturbation du bac pourrait être la prochaine étape.
« C’est le dernier recours »
« C’est le dernier recours car le ministre pousse à cela alors que les enseignants y sont attachés, ils ont travaillé toute l’année avec les jeunes, note Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat. SNES-FSU. La dernière fois que cela a eu lieu, c’était en 2003 lors de la réforme des retraites. Le ministre pousse à bout la profession, il dit que tout le monde est d’accord avec lui, que tout va bien et souffle sur les braises. »
Les enseignant du lycée Clémence Royer de Fonsorbes, qui ont lancé une pétition en ligne « pour l’abrogation des réformes du bac et des lycées, l’abrogation de Parcoursup »recueillant 1 188 signatures ont également mis en place une grève reconductible depuis le 14 mai. Ils disent être contraints « d’intensifier le mouvement » pour se faire entendre.
« La vérité qui commence à se dessiner est tout autre que la communication faite autour du nouveau baccalauréat 2021 : absence de réels choix, accroissement des inégalités d’un établissement à un autre, mise en difficulté des élèves du fait de nouveaux programmes souvent trop ambitieux et enfin stress permanent pour les élèves soumis à de nombreux partiels de bacs dès janvier en classe de première. »
Pour Arnaud, le professeur d’histoire-géographie, « l’ancien lycée était sclérosant, le discours de base était intéressant mais aujourd’hui, les moyens et les programmes nous permettent de voir à quoi ça va se ressembler : ça brise le lycée complètement ». Pour lui, une plus grande consultation des enseignants et surtout une prise en compte de leurs retours « aurait permis de voir les choses sous un meilleur jour ».
Source : ouest-france.fr article du 20 mai 2019 par Donovan Gougeon