La réforme du bac n’entrera en vigueur que dans trois ans. Mais les changements qu’elle induit pour toute la scolarité au lycée se feront sentir dès la rentrée prochaine, pour les jeunes qui entrent en Seconde.
C’est une petite révolution qui se profile pour les futurs bacheliers avec l’instauration d’un «grand oral» dès 2021. Mais des changements se feront dès l’année prochaine.
Un lycée modulaire
Selon le projet Mathiot, c’est la fin des trimestres. Comme en fac, l’année sera découpée en semestres et les cours composés « à la carte » par les élèves. Dès le deuxième semestre de seconde, les jeunes pourraient choisir deux enseignements de spécialisation. Puis en 1e et en Terminale, ils opteront pour deux matières « majeures » et deux « mineures », qui donneront une coloration (scientifique, ou économique par exemple) à leur bac, et par la suite à leurs possibilités d’études supérieures. Mais ces couples de « majeures » seront cadrés : on pourra par exemple prendre « maths-physiques » et « lettres-langues », mais pas « lettres-maths ».
La fin des filières L, ES et S
Les « filières » actuelles (littéraire, scientifique ou économique et social) disparaissent donc, de même que la distinction entre bac général et technologique. Tous les élèves assisteront, en plus de leurs spécialités, à un même « tronc commun » de 15 heures en 1e et 12 heures en Terminale, incluant les maths, les langues vivantes, l’histoire-géographie, l’EPS, le français en 1e, et la philosophie en Terminale.Ils suivront aussi des heures consacrées à la méthode et l’orientation (2 heures en seconde, 3 heures ensuite).
Cette nouvelle organisation implique de revoir le contenu des cours: selon nos informations, le conseil supérieur des programmes aurait déjà commencé à s’atteler à la tâche.
Quatre épreuves finales
Les épreuves anticipées de français, en 1e, ne devraient pas changer. Mais en Terminale, la fatidique semaine des écrits du mois de juin va disparaître au profit d’épreuves moins nombreuses et plus éclatées. Une première vague se déroulerait après les vacances de printemps, en avril, avec des écrits dans les deux « majeures » choisies par l’élève. En juin, deuxième galop avec le « grand oral » et une « épreuve universelle » de philosophie, qui garderait ainsi son statut de symbole du bac à la française.
/ Au total, les épreuves devraient compter pour 60% de la note finale. Les 40% restant seront évalués en contrôle continu mais ses modalités ne sont pas encore tranchées, entre des « partiels » avec copies anonymes en cours d’année, plus égalitaires mais lourdes à organiser, et de simples devoirs sur table en classe.
La fin du rattrapage
Les oraux de rattrapage, pour les élèves ayant obtenu entre 8 et 10/20 aux écrits seraient supprimés. A la place, le jury examinerait le dossier scolaire de ceux qui ont échoué de peu. Il décidera en fonction de ses bulletins et appréciations de leur délivrer, ou pas, les points manquants pour l’obtention du diplôme.
Source: Le Parisien édition du 22 janvier rubrique société