Jean-Yves Le Drian a conclu la quatrième édition de la semaine des Lycées français du Monde le 05 décembre 2020. Au cours d’une allocution transmise via l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), il a parcouru l’année, particulièrement, difficile qu’à traverser l’Éducation nationale en France et le rôle des établissements dont le Ministère des Affaires étrangères a la charge.
Lutter contre le repli sur soit
Le Ministre des affaires étrangères est revenu longuement sur les écueils qui s’annoncent pour les Nations du monde. Tout d’abord, le repli sur elle-mêmes, comme si, face aux défis globaux du XXIe siècle, « leurs intérêts ne rejoignaient pas en réalité les intérêts de l’humanité tout entière ».
Jean-Yves Le Drian a aussi évoqué les piliers de l’obscurantisme, que sont l’irrationalité et le relativisme. Ils l’enracinent dans les peuples, donnant vie à un repli identitaire, « au point de nourrir la haine de l’autre et de conduire aux pires violences » comme pour Samuel Patty, mort pour avoir enseigné.
Pour lui, « La France ne saurait s’y résoudre !« . Le Ministre désire forger avec les Européens et l’ensemble de nos partenaires « un avenir plus désirable« , en travaillant à rectifier le cours de la mondialisation.
Une diplomatie d’engagement
Face à ce monde, pour Jean-Yves Le Drian la réponse ne peut être qu’une diplomatie multilatérale et européenne où le réseau de l’enseignement français à l’étranger joue un rôle crucial.
S’appuyant sur nos 540 établissements qui sont, en effet, autant de relais décisifs, qui font vivre les valeurs de la République dans quelque 140 pays du monde. Il désire continuer à former les 370 000 élèves comme des Ambassadeurs de l’Excellence à la Française.
Quelques semaines après l’assassinat de Samuel Paty dans un geste terroriste d’une abjecte brutalité, il a voulu rappeler que « la force de notre modèle d’émancipation par l’éducation tient aux valeurs universelles qui en sont le fondement et que nous entendons promouvoir à travers lui. » Il évoque ainsi l’esprit critique, l’apprentissage du raisonnement et la citoyenneté. Et pour lui, elle ne peut s’épanouir que dans l’égalité entre citoyens du monde.
Cap sur l’égalité
Pour les années à venir, le Ministre des affaires étrangères a, donc, voulu donner un cap socio-culturel aux établissements français à l’étranger. La mission qu’il donne à tous les agents de l’AEFE, c’est celle de transmettre une des valeurs de notre devise, l’Egalité, à tous les enfants du réseau.
En premier lieu l’égalité entre les femmes et les hommes, qui est la grande cause de ce quinquennat et le cœur de la diplomatie féministe déployée par le ministère. Mais Jean-Yves Le Drian veut aller plus avec aussi la lutte contre les stéréotypes de genre et les comportements sexistes.
Et la solidarité
Sur une planète tissée d’interdépendances, l’égalité se traduit par la solidarité. Et le réseau AEFE a été exemplaire aux yeux du ministre. Comme avec l’opération « Un cartable pour le Liban » {soutenu également par l’association des lycées français du monde (Union-ALFM)}, qui a permis de collecter plus de 120 000 € pour offrir des fournitures scolaires aux élèves des écoles publiques de Beyrouth. Cette année encore, les élèves comme les adultes ont été aux côtés du Téléthon, malgré la pandémie.
Une pandémie qui a aurait pu avoir de lourdes conséquences. Mais le réseau a tenu, grâce à la volonté de tous ses acteurs et à l’effort budgétaire mis en place, dans l’urgence. Pour Jean-Yves Le Drian ces aides ont ainsi soutenu toutes les familles françaises et étrangères et de tous les établissements qui en avaient besoin. Pourtant des voix s’élèvent, en particulier, chez les expatriés, qui ont souvent moins été soutenus que les annonces le laissaient penser.
La bonne nouvelle, du discours, fût l’agrandissement du réseau. Le Ministre des affaires étrangères a annoncé que 23 écoles avaient rejoint l’AEFE en 2020. Elles viendront renforcer l’offre mondiale, l’objectif étant toujours de doubler le nombre d’élèves.. mais en 2030.
Une piste, n’a pas été évoquée par Jean-Yves Le Drian, pour réussir ce doublement, et bien avant 2030, accueillir tous les petits Français expatriés. Simplement, en faisant valoir leur droit comme citoyen français à l’Education nationale, l’Etat Français créera de nombreux futurs ambassadeurs de l’excellence à la Française, des Français expatriés. Sous la tutelle du Quai d’Orsay, le réseau d’éducation à l’étranger laisse souvent sur le côté de jeunes Français au profit des élites locales, leur éducation n’est-t-elle pas une mission primordiale ?
Source: Article du 14 décembre 2020 de lesfrancais.press